samedi 21 février 2015

Stephen King - Ça, tome 1.

799 pages.

Titre original: It.
Auteur: Stephen King.
Edition: Le Livre de Poche. (2013)
Première publication: 1986.
ISBN: 978-2-253-15134-0
Genre: Horreur, Fantastique.

Résumé
Enfants, dans leur petite ville de Derry, Ben, Eddie, Richie et la petite bande du "Club des Ratés", comme ils se désignaient, ont été confrontés à l'horreur absolue: ça, cette chose épouvantable, tapie dans les égouts et capable de déchiqueter vif un garçonnet de six ans...
Vingt-sept ans plus tard, l'appel de l'un d'entre eux les réunit sur les lieux de leur enfance. Car l'horreur, de nouveau, se déchaîne, comme si elle devait de façon cyclique et régulière frapper la petite cité. 
Entre le passé et le présent, l'enfance et l'âge adulte, l'oubli des terreurs et leur insoutenable retour, l'auteur de Sac d'os nous convie à un fascinant voyage vers le Mal, avec une de ses œuvres les plus amples et les plus fortes.



Avis
J'ai enfin lu mon premier Stephen King! Et sincèrement, c'est une belle découverte. Et je sens que la suite du challenge Stephen King auquel je participe va beaucoup me plaire! Qui est ce monsieur, vous demandez-vous? Vous en avez très certainement entendu parler, si ce n'est de lui, au moins de ses très nombreuses œuvres.
Stephen Edwin King (connu sous les noms de Stephen King, mais aussi de Richard Bachman) est né en 1947 à Portland, dans le Maine. Il a écrit de nombreux romans et nouvelles d'horreur, notamment Carrie, en 1974 qui lança sa carrière. Dans son domaine, il est une véritable référence, ses livres créent un engouement. A tel point que certaines d'entre elles comme Shining (1977), Under the dome (2009), The Mist (1985), It (1986), ou récemment encore, son premier roman Carrie, ont été adapté à la télévision et au cinéma.

Au niveau de la forme, Ça est un bon gros roman écrit dans un style assez "brut". L'auteur mélange narration omnisciente à la première personne et troisième personne, se baladent entre ses personnages principaux et donne même la voix aux secondaires. Le livre est coupé en périodes, entre passé (1958) et présent (1985), créant un rythme un peu particulier qui peut facilement perdre ou décourager le lecteur au début. Néanmoins, passé 200 pages (du moins ce fut mon cas), on prend ses repères et s'attache aux personnages. A travers son histoire, sous fond d'horreur Stephen King nous parle de la société américaine, du point de vue adulte et enfant. Il nous parle de thèmes vrais, authentiques et sous transparence de la culture américaine: l'homophobie, du racisme ou encore de la cruauté des enfants entre eux. Des thèmes intéressants qui, une fois le livre fermé nous font poser la question de ce qui est le pire: le monstre, Ça, ou les habitants de Derry? L'auteur nous montre aussi les peurs enfantines, qui malgré le temps qui passe, peuvent laisser des cicatrices à vie.

Je tiens à le dire tout de suite. Ceci n'est pas une histoire joyeuse. Et l'on est jamais trop vieux pour avoir peur des clowns et des choses tapies dans le noir... Dès le début, nous sommes immergés dans une atmosphère étrange et terrifiante. Dans la petite ville de Derry, d'apparence calme et pittoresque, des enfants sont enlevés, des meurtres perpétrés, des disparitions relevées et ce, en grand nombre. Qui en est l'auteur? Est-ce un fou, un psychopathe? Un clown sans ombre? Un monstre? Un fantôme? Une créature démoniaque?
Bill Le Bègue et ses amis du Club des Ratés, impuissants, ne savent comment qualifier cette chose, cette source de malheur et de terreur qui s'abat sur la ville. Ils ne savent pas comment nommer cette chose, Ça. Ça qui semble parfois être la ville en elle-même, parfois semble même se trouver dans chacun des habitants de Derry. (cet aspect m'a souvent amené à comparer histoire et l'ambiance à celle du film Le village, une petite ville d'apparence tranquille, complètement isolée, où il se passent des choses affreuses, et la source de ses choses le sont encore plus encore).
L'intrigue, bien que créant une atmosphère dans laquelle on s’immerge rapidement (une fois, on a toqué à la porte pendant que je lisais. J'étais tellement dans l'histoire que j'en ai sursauté. Et une nuit, j'ai fait un cauchemar (comme ça peut arriver à n'importe qui, n'importe quel moment), avec un clown...) l'intrigue donc, est néanmoins assez longue à se mettre en place, notamment du fait qu'on soit sans cesses ballotté entre les époques, les personnages et quelques fois les lieux. D'autant plus que l'histoire, au fur et à mesure de la lecture, est toujours plus agrémenté de détails, qui en masse peuvent parasiter parfois la lecture. Néanmoins, je pense que le fait d'être "perdu" ou désorienté étant volontaire (nécessaire?) pour être "à fond" dans l'histoire, dans un certain souci d'authenticité et de réalisme, ceci n'est donc qu'un demi-point négatif.

Les personnages, quant à eux, sont humains mais surtout, ce sont des enfants: on ressent et s'attache davantage à eux. On voit leur évolution. On est amené assez rapidement à chacune de leur histoire personnelle, qui sont toutes horribles, chacune dans un genre différent et d'un autre côté qui sont assez stéréotypée: Qui n'a jamais perdu quelqu'un de proche? Qui n'a jamais tenté de cacher aux autres l'horreur de sa propre vie, en tentant de se persuader soi-même que le problème n'est pas les autres? Qui n'a jamais eu de phobie ou s'est senti seul, rejeté?
Ce premier tome de Ça nous plonge au cœur de leur vie, leur petites histoires, et nous fait découvrir petit à petit celle de Derry, qui peut être considéré comme un personnage à part entière. Bien que tous sont attachant à leur manière, car on peut très facilement s'identifier à eux, ma préférence se porte sur Beverly, Ben et Bill Le Bègue. Notamment parce que je m'identifie à Ben, et plus particulièrement à son côté solitaire et rêveur, parce que le quotidien et les rapports aux autres de Beverly est tellement ignoble qu'on a envie qu'elle s'en sorte et parce que l'histoire de Bill est tellement horrible et triste, qu'on a envie qu'il réussisse à aller de l'avant. Ce dernier, loyal et courageux représente assez bien le chef de bande, celui qui protège ses amis tout en ayant lui-même ses propres peurs et démons à vaincre. Puis Bill, adulte semble être un caméo de l'auteur.
Le monstre, le personnage "Ça", est également présent, mais à la manière d'un prédateur attendant ses proies, dans l'ombre. Cependant, il n'en reste pas moins un personnage à la fois intriguant et intéressant. Tout d'abord, il semble représenter la ville sous une forme maléfique. Puis lui-même semble doté d'une double personnalité: à la fois clown, pour charmer les enfants, à la fois cauchemar et monstre changeant pour les tuer. On est intrigué tout au long du livre par ce personnage, au-delà même de la frayeur qu'il provoque. Existe-t-il ou n'est-il qu'un fruit de l'imagination de certains? Est-ce un cauchemar? D'où vient-il?
Je regrette en revanche, qu'il n'y pas plus d'apparition du personnage de Mike, qui pourtant est un personnage aussi important que les autres -voire même plus, vu son rôle.


En bref
Ça, premier tome est une pépite qui légitime la popularité de son auteur. Malgré la difficulté que l'on peut avoir avec le style de ce dernier et le découpage de l'histoire, on se laisse facilement immerger dans la sombre atmosphère de la petite ville de Derry. Et c'est avec des sourires et des moments d'appréhension que l'on s'attache et vit les évènements avec les personnages. Ça est un livre profond, aussi bien dans les termes et les problématiques qu'il aborde que dans la complexité de son intrigue.
Néanmoins, à la fin de ce tome, on reste un peu sur sa faim (surtout lorsqu'on a pas la suite sous la main!). Et l'histoire, parfois trop longue, et avec beaucoup de détails donnent quelques fois envie de sauter des pages ou d'abandonner la lecture. Mais arrivé à la fin, on a bien envie de savoir la suite tout en redoutant un peu d'en être déçu.
Personnellement, un bon bouquin pour passer le temps et à savourer au calme, pour être complètement immergée dans l'histoire. mais une approche assez difficile, pour quiconque découvre l'auteur ou est peu coutumier aux romans d'horreur.  
17/20.
"Il  était deux heures vingt-cinq, ce jour-là, quand la fusillade a commencé; le soleil brillait, mais le clown ne projetait aucune ombre. Pas la moindre."




Et vous, qu'en avez-vous pensé? Avez-vous envie de le lire?

4 commentaires:

  1. Ouah excellent résumé ! Dommage que tu sois obligé d'attendre pour lire la suite, c'est rageant.

    J'espère que tu apprécieras autant ;)

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  2. Merci beaucoup! ça me fait très plaisir. ^^
    Héhé, oui mais je l'aurais assez vite j'espère.

    Je souhaite la même chose, en tous cas, ça m'a l'air très bien parti!

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  3. Chronique très complète ! Je n'ai jamais lu le livre, uniquement vu le film.
    Je vais tenter :)

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    1. Merci. ^^
      Ravie de donner envie en tous cas. Je lirais volontiers ton avis sur ta lecture!
      Par contre, je n'ai pas vu le film, mais je m'y essaierais sûrement! D'ailleurs, maintenant que je me souviens, il me semble avoir entendu parler d'un projet de remake. Ça pourrait être intéressant. (En tous cas, je ne regarderais pas seule et dans l'obscurité, ahah! ^^')

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